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Lettre

Robert Chartier

10 Septembre 2003

Chers amis,
Je prends l'initiative de cette lettre à Chirac sur la nomination de Millon comme ambassadeur auprès de la FAO.
Si cette réaction et la forme que j'ai choisie vous conviennent, je vous demande de la reprendre à votre compte et de la diffuser.
Si cette initiative vous irrite, je vous prie de bien vouloir m'excuser.
Robert Chartier

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M. Robert CHARTIER le 6 septembre 2003
2, Impasse du Tramier
38240 MEYLAN

Monsieur Jacques CHIRAC
Président de la République

Monsieur Le Président,
J’ai voté pour vous lors du deuxième tour des élections présidentielles, faisant confiance à votre engagement de vous opposer aux idées défendues par les représentants de l’extrême droite.

Le conseil des ministres du 3 septembre a nommé Monsieur Charles MILLON ambassadeur représentant la France auprès de la FAO, organisme de l’ONU.

Ce Monsieur s’est rendu célèbre par les accords qu’il a passés avec l’extrême droite pour garder la Présidence du Conseil Régional Rhône Alpes.
Dans l’exercice de cette fonction, il s’est attribué des droits pour lesquels la justice vient de le condamner.
Ces jours derniers, perdant la maîtrise de son véhicule, il a été verbalisé pour dépassement du taux d’alcoolémie admissible par la loi.

Cette nomination est peut être acceptable par le droit, certains ministres se sont déjà employés à la justifier.

Cette nomination va à l’encontre de vos engagements vis à vis de l’extrême droite.
De plus, elle amenuise la portée des actes pour lesquels Monsieur MILLON a été condamné, actes portant sur des domaines annoncés prioritaires dans la politique du gouvernement.
Bien d’autres personnes sont en compétence et possèdent le charisme nécessaires à cette haute fonction.

Nommer à cette fonction cette personne, avec un tel passé, ne peut qu’affaiblir l’image de la France sur le plan international.
C’est montrer le peu d’importance accordée par notre pays à cette question essentielle de la faim dans le monde.
C’est une contradiction profonde avec le rôle que la France veut voir tenir par l’ONU.

Cette nomination porte toutes les marques de l’indignité, chez le nommé et chez ceux qui l’ont nommé. Je ne peux me résoudre à savoir que mon pays soit image de l’indignité.

Je vous prie d’agréer, Monsieur Le Président, l’expression de mon respect dû à votre fonction.

Robert CHARTIER