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Thierry Pagnier
12 décembre  2003

Boeing victime de son libéralisme

Depuis plus de 10 ans, Boeing applique vis à vis de son personnel les règles du libéralisme le plus dur: licenciements boursiers à gogo, embauches au moindre coût lorsque les affaires reprennent. Cette application brutale de la «loi du marché» a conduit l’entreprise à perdre l’essentiel de son savoir-faire. Aujourd’hui, Boeing ne sait plus inventer de nouveaux avions, et peine à fabriquer ceux de son catalogue. Pour conserver des marchés, Boeing a été obligé de tricher, au détriment d’Airbus ou de concurrents Américains. Boeing a obtenu deux marchés de l’armée américaine en achetant des renseignements sur les offres des concurrents.
Les règles du libéralisme sauvage avaient déjà été appliquées aux pays d’Amérique Latine (Chili de Pinochet, Argentine, Brésil) avec dans tous les cas une baisse de la richesse du pays, une fuite des capitaux et des connaissances, un dramatique accroissement de la pauvreté. Dans tous les cas, l’argent n’a pas été perdu par tout le monde: spéculateurs, fonds de pension, donneurs de leçons en ont bien profité.

Si l’on veut bénéficier du libéralisme, il faut faire ce que font les libéraux, pas ce qu’ils disent de faire. Autrement, la volaille se fait plumer...